Valeurs mobilières, bourse : faut-il investir ?

Il existe une immense variété de placements boursiers qui peuvent répondre plus ou moins bien aux objectifs et à la durée de placement prévus.

Il existe une immense variété de placements boursiers qui peuvent répondre plus ou moins bien aux objectifs et à la durée de placement prévus.

1. De quoi s’agit-il ?

Pourquoi investir en Bourse ? Qu’est-ce qu’investir en Bourse ? Comment investir en Bourse ? Combien investir ? Quel profit en retirer ? Quel risque accepter ? Autant de questions que se pose un individu voulant placer son argent en Bourse.

Or les marchés boursiers sont nombreux, la Bourse propose des actifs divers, des durées d’investissement différentes, plusieurs modes de gestion, etc. Et si les investisseurs détiennent tous des portefeuilles variés à l’infini, c’est parce qu’ils ont des objectifs et des projets multiples, qu’ils ont des échéances plus ou moins longues et définies, qu’ils sont plus ou moins prêts à prendre des risques, etc.

Remarque

Depuis la crise financière de 2008, peu de chiffres sur la Bourse ont été publiés.

En France, en matière de produits d’épargne, les ménages détiennent : avant tout un livret, puis un produit d’épargne-logement ou un contrat d’assurance-vie (majoritairement en euros) et, enfin, un portefeuille de valeurs mobilières.

Remarque

La Cour des comptes a dressé le profil des épargnants dans son rapport sur le patrimoine des Français (Le patrimoine des ménages, mars 2009 – Conseil des prélèvements obligatoires). Cinq profils se dégagent :

  • le 1er possède exclusivement des livrets d’épargne et représente 1/3 de la population. Il s’agit de jeunes ou personnes âgées dont les revenus sont faibles et le patrimoine limité,

  • le 2e profil possède un portefeuille composé de livrets et d’assurance-vie et représente 11 % de la population constitué par des ménages âgés ou en situation précaire (familiale et/ou d’emploi),

  • le 3e profil détient un portefeuille composé d’épargne logement et de livrets. Il rassemble 17 % de la population et concerne principalement les ménages modestes de moins de 40 ans qui ont un projet immobilier,

  • le 4e profil possède à la fois des livrets, de l’épargne logement, de l’assurance-vie et des titres. Il regroupe 25 % de la population et correspond principalement à des ménages aisés dont le niveau d’éducation est élevé,

  • le 5e profil détient un portefeuille composé de valeurs mobilières et d’assurance-vie en unités de compte. 11 représente 14 % de la population et concerne des ménages âgés de 50 à 60 ans qui possèdent un patrimoine et des revenus élevés (ils sont propriétaires et de leur résidence principale et souvent d’autres biens immobiliers).

Tableau 1 : structure (en %) du patrimoine financier des ménages en mars 2009

Tableau 1 : structure (en %) du patrimoine financier des ménages en mars 2009

Selon une étude réalisée par TNS Sofres pour le compte de La Banque Postale, en avril 2012 (Baromètre Épargne, vague 16 TNS Sofres pour La Banque Postale et les Echos, avril 2012) “pour placer de l’argent, la sécurité reste toujours de mise”. Les Français ont une nette préférence pour les comptes ou livrets d’épargne et l’assurance-vie. Les valeurs mobilières arrivent loin derrière. L’étude précise, pour souligner la prudence dans le choix des placements, “qu’une grande majorité de Français miserait clairement sur des produits non risqués si on leur proposait de placer une somme importante. Près de 9 Français sur 10 (86 %) préféreraient placer cette somme dans des livrets ou assurance-vie en euros avec un rendement limité mais un capital garanti, plutôt que dans la bourse malgré un rendement plus élevé mais sans capital garanti (7 %).”

Le niveau de risque perçu envers les placements boursiers reste au plus haut :

  • 91 % des Français jugent que les actions sont risquées (contre 87 % en mai 2011), même “très risquées” pour 56 % ;

  • situation identique pour les obligations (risquées pour 81 % contre 74 % en mai 2011) et pour les SICAV et FCP (79 % contre 71 %).

Toujours selon la même enquête, la frilosité envers les marchés financiers s’est accentuée :

  • la perception de l’opportunité d’investir en Bourse (c’est-à-dire au bon moment) est passée de 16 % en mai 2011 à 10 % en avril 2012,

  • en pratique, l’attrait personnel pour la Bourse et les actions est au plus bas : seuls 5 % des Français seraient incités à acheter des actions (contre 8 % en mars 2010) et 18 % des actionnaires (contre 29 % en mars 2010).

Tableau 2 : encours des placements financiers des ménages

Répartition (en %)

2003

2005

2007

2009

2011

Source : rapport FFSA 2011.

Liquidités

37,4

34,0

30,8

32,2

34,0

Titres

27,1

28,0

30,7

25,8

25,0

Assurances

35,5

38,0

38,5

42,0

41,0

 

2. Pourquoi investir en Bourse ?

A propos du choix des placements financiers, à la question “aujourd’hui si vous deviez faire un placement financier, dites-moi pour chacun des critères suivants, s’il serait pour vous un critère prioritaire, important niais pas prioritaire, secondaire ou sans importance ? ” les personnes sondées ont des attentes maximales de sécurité, liquidité mais aussi de simplicité et de facilité à comprendre le produit (les frais et les perspectives de gain passant après).

Tableau 3

Tableau 3

 

SOURCE : Epargnants : leurs attentes en matière d’information et d’accompagnement –TNS Sofres pour Natixis Épargne financière, 27.05.2009.

 

Face à un choix de placements varié et étendu, on peut alors se demander pourquoi choisir la Bourse et les placements boursiers. Les deux principaux motifs qui poussent les particuliers vers la Bourse sont :

  • l’espérance de profit,

  • la liquidité des placements.

▶ Espérance de profit (à long terme)

L’investisseur se tourne vers la Bourse en raison des espérances de profit qu’elle génère. Le profit peut se réaliser à 2 niveaux :

  • en cours de placement, par la rémunération versée sous forme de dividendes pour les actions, sous forme d’intérêts et de coupons pour les obligations, etc.

  • au moment de la vente, par une plus-value éventuelle.

La majorité des investisseurs se tourne vers la Bourse dans l’optique de réaliser ces plus-values. Ces dernières sont toujours aléatoires et le temps reste un facteur extrêmement décisif. En effet, l’espérance de profit est fortement liée à la durée de détention (voir contexte), ainsi qu’au marché sur lequel l’investissement est réalisé.

"Le XXe siècle a été globalement très favorable aux actionnaires, dont le pouvoir d’achat a davantage augmenté que celui des détenteurs d’obligations ou d’or." Tel est le constat d’une étude comparative de l’INSEE portant sur les différents placements (actions, obligations et or) au cours du XXe siècle. Au cours du siècle, le pouvoir d’achat réel du capital (c’est-à-dire corrigé des effets liés à l’inflation) :

  • a été divisé par 2,5 dans le cas des obligations,

  • a été multiplié par 1,1 pour l’or,

  • et par 31 pour les actions.

Remarque

L’étude INSEE part des postulats suivants : une même somme a été investie en or, en actions ou en obligations, de décembre 1913 à décembre 2000. Pendant toute cette période, la valeur du capital a évolué constamment, comme l’indice boursier de référence, et les intérêts et dividendes perçus ont été réinvestis. Fin 2000, le pouvoir d’achat du capital investi en actions fin 1913 a donc été multiplié par 31 (résultat net d’inflation).

Tableau 4 : évolution au cours du XXe siècle du pouvoir d’achat d’un capital investi en or, actions ou obligations fin 1913

Tableau 4 : évolution au cours du XXe siècle du pouvoir d’achat d’un capital investi en or, actions ou obligations fin 1913

 

SOURCE : calculs INSEE, d’après données INSEE, Euronext et agence Reuters.

 

Sur des périodes plus courtes, ces résultats peuvent changer. Il y a eu des périodes où l’or a été plus performant que les actions et Les obligations.

En revanche, aucune période n’a jamais vu les performances des obligations dépasser celles des actions.

Au-delà du contexte historique, il est délicat de parler du contexte conjoncturel car, par définition, il évolue extrêmement rapidement.

Remarque

Sur la seconde moitié du XXe siècle, la valeur du capital investi en actions a été multiplié par 81. Le pouvoir d’achat du capital investi en actions a augmenté sur cette période au rythme moyen de 9 %.

Tableau 5 : évolution au cours du XXe siècle du pouvoir d’achat d’un capital investi en or, actions ou obligations fin 1913

Tableau 5 : évolution au cours du XXe siècle du pouvoir d’achat d’un capital investi en or, actions ou obligations fin 1913

 

SOURCE : calculs INSEE, d’après données INSEE, Euronext et agence Reuters.

 

Cette étude fait donc surtout ressortir que :

  • tout au long du XXe siècle, les actions ont procuré l’espérance de gain la plus importante,

  • la variabilité des performances des actions est très forte à court ou moyen terme, beaucoup plus faible à long terme,

  • sur la seconde moitié du XXe siècle, l’épargne investie pour 30 ans augmente à coup sûr, quel que soit le placement. Les actions sont les plus performantes et rapportent en moyenne 5,5 % par an,

  • sur cette période, en cas de liquidation des placements au bout de 1 an, les obligations ont eu plus de chance de conduire à un gain financier que les actions et l’or.

Tableau 6 : espérance de gains et variabilité des performances des actifs, selon la durée du placement sur la période 1951-2000 (en %)

SOURCE : calculs de l’INSEE d’après données 1NSEE, Euronext et Agence Reuters.

   

1 an

5 ans

10 ans

30 ans

Actions

  • Espérance de gain

  • Variabilité

  • Probabilité de réaliser un gain

  • 8,6

  • 21,5

  • 65,3

  • 7,3

  • 9,3

  • 77,8

  • 6,2

  • 6,5

  • 75,0

  • 5,5

  • 1,7

  • 100,0

Obligations

  • Espérance de gain

  • Variabilité

  • Probabilité de réaliser un gain

  • 4,9

  • 6,1

  • 77,6

  • 4,7

  • 3,7

  • 88,9

  • 4,7

  • 3,4

  • 100,0

  • 4,4

  • 1,2

  • 100,0

Or

  • Espérance de gain

  • Variabilité

  • Probabilité de réaliser un gain

  • -0,1

  • 17,8

  • 40,8

  • 0,2

  • 8,1

  • 33,3

  • 0,6

  • 6,7

  • 42,5

  • 2,2

  • 0,8

  • 100,0

Exemple

Sur 5 ans, les actions rapportent en moyenne 7,3 % par an, avec une variabilité (a savoir un écart-type des performances) de 9,3 %. Ces estimations ont été calculées sur des périodes glissantes, c’est-à-dire que la moyenne et l’écart-type sont obtenus a partir de la série des performances calculées sur une période de 5 ans commençant à la fin de chaque année, de 1951 à 2000. La probabilité de gain est alors de 77,8 %.

Les études ci-dessus montrent l’importance notamment de la durée de détention des produits boursiers. En période de crise financière, il est donc important de rappeler que les mouvements de baisse de la Bourse et les décisions précipitées de vente peuvent entraîner des pertes considérables.

▶ Liquidité des placements

Dans le langage courant, la liquidité est la certitude de pouvoir procéder rapidement et dans les meilleures conditions, notamment financières, sauf circonstances exceptionnelles, aux opérations permettant de retirer l’argent placé ou de revendre au prix du marché les biens acquis à titre de placement.

Un portefeuille de valeurs mobilières cotées est toujours liquide, à moins :

  • qu’il n’atteigne un volume tel que sa liquidation influence le marché,

  • qu’il soit composé de valeurs sur lesquelles les transactions sont rares,

  • ou qu’un crach boursier intervienne et que les cours plongent brusquement (en effet, en cas de crise, la Bourse ne génère pas des produits liquides car si l’investisseur est obligé de vendre à un instant T, il fera des pertes énormes).

 

3. Qui peut investir en Bourse ? Et combien ?

Selon la réglementation en vigueur de l’AMF, l’intermédiaire est tenu à un devoir de conseil et d’information. Il doit s’enquérir de la situation financière de son client, de ses connaissances et de son expérience en matière d’investissement et de ses objectifs. Il est donc possible de déterminer un profil d’investisseur pour pouvoir par la suite mieux l’orienter dans ses choix d’investissement boursier :

  • l’épargnant a-t-il une réserve de sécurité suffisante ?

  • quels sont ses objectifs ?

  • quelle est sa tolérance au risque ?

  • quel actif et quel mode de gestion choisir ?

  • sur quelle durée ?

  • quelle enveloppe fiscale privilégier ?

  • quel mode de financement retenir ?

▶ Composition du patrimoine : réserve de sécurité

L’important avant d’investir en Bourse est de vérifier que le particulier possède une réserve de sécurité, qui lui permette de faire face à tout besoin immédiat et imprévu.

Cette réserve de sécurité, qui lui garantit une autonomie financière, se compose de deux éléments :

  • la trésorerie, qui peut être utilisée dans l’heure où on en a besoin,

  • l’épargne dite de précaution, qui peut être récupérée dans le mois.

C’est donc au-delà de cette masse financière que le particulier peut décider d’aller en Bourse et choisir ses actifs en fonction de ses objectifs. Plus un patrimoine est diversifié, plus les risques sont dilués et plus la survenance d’une moins-value peut être absorbée par la gestion prudente des autres placements.

Si un futur investisseur souhaite investir en Bourse alors même qu’il n’a aucune réserve de sécurité, il peut toujours le faire mais en connaissance de cause, c’est-à-dire en ayant conscience des risques notamment de moins-value.

Par ailleurs, les revenus sont également à prendre en compte, et surtout la capacité d’épargner. En effet, plus un investisseur a une capacité d’ épargner importante {revenus largement supérieurs aux dettes et dépenses courantes), plus il est en mesure de se constituer une réserve de précaution rapidement.

▶ Tolérance au risque

La tolérance psychologique du futur investisseur par rapport au risque est un élément important pour déterminer si la Bourse correspond pleinement à ses attentes ; et, si oui, sur quels types de produits et de marchés. Ce critère est d’autant plus important qu’il permet d’informer l ’investisseur potentiel des conséquences de ses choix.

Les prestataires de services d’investissement doivent d’ailleurs s’enquérir, avant de formuler un conseil, de la situation financière de leurs clients, de leur expérience et connaissance et de leurs objectifs en matière d’investissement ainsi que de leur situation professionnelle et de leurs objectifs d’investissement (voir § 5 obligations professionnelles). Ils doivent également leur fournir les informations utiles à la prise de décision par les clients.

En schématisant, plusieurs types de comportements face au risque sont possibles :

  • celui qui est prêt à prendre des risques en toute connaissance de cause,

  • celui qui, à l’inverse, ne veut surtout pas prendre de risque,

  • et, entre ces deux types d’investisseurs, ceux qui acceptent de prendre quelques risques, mais dans une certaine mesure.

Les différents produits boursiers répondent aux différents types de comportement. En effet, certains produits sont par nature moins risqués que d’autres (les obligations par exemple), alors que d’autres sont beaucoup plus risqués (au premier chef, les actions). À ce stade, il est possible de dresser plusieurs profils d’investisseurs qui reflètent les principaux comportements boursiers :

  • le spéculateur connaît parfaitement l’environnement boursier, les mécanismes de vente à découvert et autres mécanismes à risque. Il suit les cours de manière extrêmement régulière. Il utilise la Bourse comme moyen d’enrichissement, il en vit et, à ce stade, c’est pratiquement un professionnel de la Bourse {il a rarement une autre profession),

  • le boursicoteur a un portefeuille important qu’il gère en direct. Il suit régulièrement les valeurs qu’il détient et fait des arbitrages afin de réaliser dans les meilleures conditions un maximum de profit. Il est très informé, connaît les risques et se constitue toujours une réserve de sécurité,

  • l’investisseur vient à la Bourse pour consolider ses avoirs. Il a des objectifs à long terme et ne souhaite pas prendre trop de risque. Il est prêt à déléguer la gestion de son portefeuille. Ce qu’il espère, à un horizon assez lointain, c’est une réelle valorisation de son portefeuille,

  • l’épargnant est extrêmement prudent. S’il va à la Bourse, c’est uniquement sur des produits garantis. Il souhaite une gestion professionnelle avec des garanties de retrouver le capital investi légèrement gonflé. Mais, par-dessus tout, il ne souhaite prendre aucun risque de perte en capital.

Remarque

Les plus-values sur valeurs mobilières peuvent être imposées aux BNC comme revenus d’activité lorsqu’elles sont tirées d’opérations de Bourse effectuées “dans des conditions analogues à celles qui caractérisent une activité exercée par une personne se livrant à titre professionnel à ce type d’opérations”.

Tableau 7 : taux de détention des valeurs mobilières selon la catégorie socioprofessionnelle (en %)

SOURCE : INSEE, Enquêtes Patrimoine 2004 et 2010.

 

2004

2010

Agriculteur

Artisan, commerçant

Profession libérale

Cadre

Profession intermédiaire

Employé

Ouvrier qualifié

Ouvrier non qualifié

Retraité ancien agriculteur

Retraité ancien indépendant

Retraité ancien salarié

42,3

42,0

61,2

50,3

25,2

14,4

12,4

7,4

26,4

40,4

23,8

47,3

23,0

52,1

36,7

21,2

9,3

8,4

5,1

18,0

30,0

20,2

▶ Objectifs de l’investisseur

Avant de se lancer dans un investissement boursier, le futur investisseur doit déterminer ses objectifs qui peuvent être classés en fonction du cycle de vie :

  • installation professionnelle,

  • acquisition d’une résidence principale, d’une résidence secondaire, d’une voiture, etc.,

  • installation des enfants,

  • préparation de la retraite, prise en compte de la dépendance,

  • transmission,

  • ou simple valorisation du capital.

Selon l’objectif et l’horizon de placement (durée pendant laquelle l’investisseur souhaite conserver son investissement), le choix des valeurs mobilières et leur répartition au sein du portefeuille devront être adaptés.

▶ Durée

Les sommes peuvent être investies en Bourse selon 3 durées types :

  • à court terme, c’est-à-dire entre 0 et 2 ans,

  • à moyen terme, entre 3 et 8 ans environ,

  • et à long terme, au-delà de 8 ans.

Le placement investi sur des marchés actions à court terme et dont l’objectif principal est de réaliser des plus-values est un placement pur risque. L’investisseur doit avoir présent à l’esprit que s’il espère faire une plus-value, il risque également de réaliser une moins-value. Il faut donc qu’il puisse se le permettre. Il ne doit donc pas investir tout ou la majorité de son patrimoine dans des actions. En dehors du cas où l’investisseur veut véritablement spéculer, le placement à court terme en actions n’est pas adapté. En revanche, d’autres instruments boursiers peu risqués, tels que les SICAV monétaires par exemple, peuvent correspondre à un placement à court terme et néanmoins sécurisé.

Pour ce qui est de l’investissement en Bourse à moyen terme, il est délicat de faire des généralités. Tout dépend du moment de la vente des produits boursiers. Dans la mesure où l’investisseur ne peut pas choisir la date ou la période de leur revente (car il veut acheter une maison et son PEL vient à échéance par exemple, ou s’il doit faire face à une période de chômage ou de tout autre événement soudain), le risque de moins-value existe toujours. En revanche, s’il peut prévoir, choisir ou différer le moment de la vente, il peut attendre une remontée des cours si le marche est bas et ainsi ne pas réaliser de moins-values.

Enfin, sur le long terme, le risque est atténué. Le placement à long terme est celui de nature à donner des résultats intéressants en matière de plus-values. Cela ne signifie pas nécessairement et automatiquement que c’est un placement qui ne peut se dénouer que sur le long terme. Simplement, sur le long terme, le temps joue facilement son rôle correcteur par rapport au marché.

Tableau 8 : durée moyenne de détention des actifs (1)

NOTE :

(1) 

Durée de détention apparente au 2e trimestre 2007.

SOURCE : Banque de France, octobre 2007.

Actions françaises cotées

Actions étrangères

Obligations françaises

Obligations étrangères

OPCVM monétaires

OPCVM non monétaires

4 années 1 mois

2 années 9 mois

7 années 6 mois

3 années 1 mois

11 mois

4 années et 7 mois

Si la durée la mieux adaptée, pour les actions, correspond au long terme, la durée de détention effective des actifs par les particuliers est, en moyenne, de 5 ans pour les actions et de 4 pour les obligations.

 

4. Comment investir en Bourse ?

Lorsque les futurs investisseurs sont décidés à se tourner vers la Bourse, se pose la question de comment investir en Bourse, c’est-à-dire :

  • quels actifs choisir sur quels marchés ?

  • quel type de gestion ?

  • quel mode de financement ?

  • et quelle enveloppe fiscale ?

▶ Diversité des placements, allocation d’actifs

Il existe un grand nombre de placements boursiers, traditionnellement classes en 3 grandes catégories d’actifs :

  • les obligations,

  • les actions,

  • les titres d’OPCVM (dont les OPCVM monétaires).

Chaque catégorie d’actifs a ses caractéristiques propres et, selon ses objectifs (plus ou moins long terme, forte rentabilité, risque important…), l’investisseur va choisir les placements qui lui conviendront. Parmi chaque catégorie, il existe également des divergences selon les placements (le FCP à risque est différent des autres OPCVM, par exemple).

De nouvelles catégories d’instruments financiers peuvent être créées (exemple : ordonnance du 24.06.2004 sur les valeurs mobilières des sociétés commerciales) :

  • les actions de préférence, qui sont des titres de capital assortis de droits particuliers de toute nature, à titre temporaire ou permanent, émis lors de la constitution de la société ou au cours de son existence, et qui remplacent les actions de priorité, les actions à dividende prioritaire sans droit de vote, les certificats d’investissement et de droit de vote,

  • les valeurs mobilières composées, qui donnent accès au capital ou droit à l’attribution de titres de créance et qui remplacent notamment les obligations convertibles en actions, les obligations avec bons de souscription d’actions et les obligations avec bons de souscription d’obligations.

Tableau 9 : structure des encours des placements financiers détenus par les ménages

SOURCE : Banque de France, juillet 2012.

 

Part 1er trimestre 2012

Part 4e trimestre 2009

Actifs liquides et non risquésdont : livrets et CEL

26,2 %

15,5 %

26,1 %

Autres actifs non risquésdont : assurance-vie en supports euros

41,0 %

33,0 %

40,1 %

Actifs liquides et risquésdont :. actions cotées. titres d’OPCVM non monétaires

12,6 %

3,9 %

6,9 %

13,2 %

Autres actifs risquésdont :. actions non cotées. assurance-vie en supports UC

20,2 %

14,2 %

6,0 %

20,6 %

L’allocation d’actifs est l’opération par laquelle l’investisseur va répartir, au sein de son portefeuille, les grands types de valeurs en fonction des objectifs qu’il s’est fixé (rentabilité, risque limité, etc.). Il devra donc choisir entre ces trois grandes catégories d’actifs, mais aussi entre les différents secteurs d’activité (technologique, industriel, bancaire, etc.) et, éventuellement, entre différents secteurs géographiques (valeurs françaises ou valeurs étrangères). La diversification des placements permet d’équilibrer un patrimoine.

La volatilité mesure l’amplitude des variations d’une action, d’un marché ou encore d’une SICAV. La volatilité est donc la variabilité d’un actif (ou d’un portefeuille), c’est-à-dire la probabilité et l’intensité de sa variation : plus un titre est volatil, plus il est instable donc plus il est considéré comme risqué. Il existe des tableaux mesurant la volatilité des différents titres. La volatilité dite “historique” retrace l’écart-type des rendements sur des périodes plus ou moins longues (pouvant aller d’une année à un jour). La volatilité implicite est l’estimation la plus fiable de la volatilité future des marchés. Les périodes de récession s’accompagnent généralement d’une forte volatilité.

Tableau 10 : classement des performances moyennes selon les différents types d’actifs

NOTES :

(1) 

2006 à 2010.

(2) 

2001 à 2010.

(3) 

1996 à 2010.

SOURCE : IEIF – Étude avril 2011.

Types d’actifs

Classement des performances moyennes par périodes de

5 ans (1)

10 ans (2)

15 ans (3)

%

Rang

%

Rang

%

Rang

Foncières cotées

Actions françaises

Logement Paris

Bureaux (Paris)

Immobilier entreprise

Or

SCPI

Sicav obligataires

Sicav monétaires

Livret A

12,1

9,5

7,7

7,4

5,9

5,3

4,9

4,9

3,6

3,2

1

2

3

4

5

6

7

7 ex-aequo

9

10

12,2

8,8

9,0

9,5

7,2

4,7

5,8

4,7

3,5

3,1

1

4

3

2

5

7

6

7 ex-aequo

9

10

11,7

10,1

7,7

8,0

5,3

4,9

4,0

4,8

3,5

3,2

1

2

4

3

5

6

8

7

9

10

Le tableau ci-dessus retrace l’évolution de 10 classes d’actifs représentatives des placements français. Il compare les performances relatives des placements immobiliers directs et des principaux placements financiers (actions, obligations, livrets). Il permet donc de comparer sur des bases historiques le placement financier et l’immobilier direct ou indirect. Il permet de proposer le meilleur mélange d’actifs en fonction de la rentabilité désirée et de l’amplitude du risque acceptable.

▶ Gestion en directe ou gestion collective

Les modes de gestion d’un portefeuille sont nombreux et vont :

  • de la gestion individuelle, où le particulier gère seul et sans conseil ses valeurs mobilières,

  • à la gestion collective (OPCVM, FCP), où le particulier est uniquement propriétaire de parts de l’organisme et n’intervient pas du tout sut la gestion des valeurs possédées par ce dernier (les trackers sont également une forme récente de placement collectif, constituée par des paniers d’actions et des indices),

  • en passant par la gestion sous mandat (gestion assurée par un professionnel dont l’orientation de la gestion est fixée par le mandat) et la gestion partagée, c’est-à-dire une gestion par plusieurs investisseurs non professionnels (club d’investissement ou société civile de portefeuille).

Ces modes de gestion correspondent a un degré de tolérance au risque. Certains particuliers préféreront gérer eux-mêmes leur portefeuille, arbitrant seul les achats et les ventes. Ceux qui souhaitent diminuer leur exposition au risque choisiront une gestion collective sur un marché stable (tels que des OPCVM obligations par exemple). La gestion collective présente, par principe, un risque plus faible mais, toutefois, variable selon la composition de l’actif.

▶ Mode de financement

L’investissement en Bourse peut être financé :

  • par un versement unique,

  • par des versements réguliers,

  • par un versement initial, puis des versements réguliers.

Le versement unique se fait, par définition, à un instant T qui peut être un moment où les cours sont hauts ou bas. Il présente donc un aléa important, car le prix de revient de l’action n’est pas une moyenne mais juste la valeur de l’achat à cet instant T.

Les versements réguliers permettent, à l’inverse, de lisser les cours d’acquisition (et donc correspondent à un profil plus prudent). Le fait d’acheter régulièrement, chaque mois par exemple, certains actifs permet :

  • d’augmenter le cours moyen d’acquisition quand les cours montent,

  • et de les diminuer quand ils baissent.

Enfin, un versement initial accompagné de versements réguliers permet un placement où le risque est compensé par les versements réguliers.

Tableau 11 : différences entre un versement unique et des versements réguliers à des dates différentes
 

Date d’acquisition

Cours

Quantités

Prix total

Prix de revient moyen par action

Par opération

Cumulée

Par opération

Cumulé

Versement unique

10.12.11

10,53 €

200

200

2 106,0 €

2 106,0 €

10,530 €

Versements réguliers

10.12.11

20.01.12

05-02.12

19.02.11

01.03.11

10,53 €

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